Avant, j’avais un film fétiche sur le rock. C’est un lieu
commun mais c’était This is Spinal tap. Je trouvais qu’à travers son
humour délirant, le film disait l’essentiel sur ce qu’est réellement un groupe
de rock, dans toute son imposture et dans toute sa splendeur. Mais c’était
avant. Depuis, j’ai vu Green room, en mai dernier. Car oui, si j’ai un
film fétiche sur le rock actuellement, c’est bien le dernier thriller de Jeremy
Saulnier (auteur de l’excellent Blue ruin et du sympathique Murder
party). Il s’agit d’un survival brutal dans lequel un groupe de punk
hardcore affronte le groupuscule néo-nazi qui les a fait jouer dans son squat.
Ce choix qui est le mien peu paraître étrange. En effet, Green room se
vit avant tout comme un film de genre et de divertissement, dont l’intrigue
semble bien plus aborder les thèmes de la survie et de la violence que celui de
la musique. A ce titre, le film a suscité un vif enthousiasme chez les fans de
films d’horreur et une légère déception chez certains cinéphiles curieux de
découvrir les recoins de la scène punk hardcore underground. Ces derniers lui
reprochèrent de basculer vers une formule convenue de cinéma de divertissement,
capitalisant sur le suspense et les mises à mort des personnages. Je comprends
parfaitement ce point de vue mais je ne le partage pas. J’ai vu dans Green
room autre chose qu’un simple film d’affrontements décomplexés. J’ai vu un
« vrai » film sur la scène underground, même si je comprends que cela
puisse surprendre. Je vais donc essayer d’expliquer en toute subjectivité mon
impression.
Tout d’abord, je tiens à préciser quelque chose concernant
le fait que j’utilise le mot « underground » dans ce texte. S’il me
semble tout à fait approprié alors que suis en situation d’écrire cet article,
paradoxalement, il me parait tout à fait galvaudé en tant que simple fan de
musique. Que veut-il dire au juste ? Ayant moi-même participé à
différentes formations musicales et ayant tourné dans des conditions plus ou
moins similaires à celles des héros de Green room, nous n’avons jamais,
mes amis et moi, utilisé entre nous le mot « underground » pour
qualifier notre parcours ou notre musique. Cela dit, je ne crois pas non plus
qu’Oussama Ben Laden et Mollah Omar aient beaucoup utilisé entre eux le mot «
terrorisme » lors de leur collaboration. Par ailleurs, lorsqu’on interroge
un groupe sur ses motivations à s’auto-produire, il vous répondra volontiers
que l’auto-production lui permet une indépendance totale etc … Rarement il répondra
la vérité : « Bah à vrai dire, on avait pas le choix ».
Le groupe va convoquer un imaginaire de l’underground sans le nommer, pour
rationaliser sa démarche et avoir un sentiment de contrôle sur sa musique, qui
est pourtant bien moins le fruit de libertés que de contraintes. L’underground
n’est pas plus un choix qu’un appartement en banlieue parisienne ou qu’une
opération des dents de sagesse. Ca vous tombe sur le coin de la gueule et de
toute façon, c’est ça ou rien ! L’underground dont je vais parler dans cet
article est avant tout un monde d’aventures pathétiques, où des héros modernes
sont parvenus à dompter leurs désillusions et à ingurgiter une quantité
astronomique de salade de riz. Il s’agit de l’univers du D.I.Y, comprenez le
« Do It Yourself », bannière des scènes hardcore, punk et metal,
promettant un circuit musical affranchi des hiérarchies, fait par des
passionnés et pour des passionnés, en parallèle du système classique des labels
et des managers.
Ainsi, Green room s’ouvre par une première partie
racontant la tournée désastreuse du groupe Ain’t rights, avatar d’un
punk expéditif influencé par Minor Threat et Dead Kennedys. La
tournée est une véritable catastrophe, comme d’habitude, a-t-on l’impression à
la vision des mines blasées des musiciens. Pat, Reece, Sam et Tiger en sont
d’ailleurs réduit à siphonner les réservoirs des voitures pour assurer le
trajet jusqu’à la prochaine date. Une fois arrivés, il rencontre Tad,
l’organisateur, qui leur annonce que la salle qui héberge ses concerts ne souhaite
plus travailler avec lui, à la suite de débordements. Il se rattrape alors en
proposant une date catastrophique dans un diner routier, qui ne rapporte au
groupe qu’une quinzaine de dollars. Le ton monte violemment entre le batteur et
Tad. Ce dernier, pour se faire pardonner, propose alors un plan de la dernière
chance, un show dans un squat de skinheads avec un cachet assuré. Le groupe
accepte. Après tout les skins pullulent en ce moment dans les concerts et Tad
promet la présence de mouvances diverses et bigarrées. Donc à priori pas de
mauvaises surprises.
Un fois sur place, l’orga accueille le groupe tel que l’on
est parfois accueilli dans certains festivals, par une série de consignes qui
rappellent qui est le chef. Car cette fois les organisateurs détiennent la
salle, ce qui leur offre un moyen de pression et donc une autorité renforcée
vis à vis de nos jeunes héros. L’ambiance n’est pas confortable, mais le
concert se passe comme prévu, le groupe s’autorisant même un petit clin d’œil
via la reprise des Dead Kennedys « Nazi punks fuck off ».
Agaçant certains et amusant d’autres, le morceau fait tout de même bouger le
public, toutes mouvances confondues. Je me rappelle un épisode des Simpsons
dans lequel Paul McCartney expliquait son engagement vegan à Homer. Ce dernier
lui répondait : « C’est comme votre chanson Live and let live.
-
En fait Homer, c’était Live and let die.
-
Peu importe, c’était très entraînant. »
Lorsque j’ai découvert au cinéma cette première partie
d’exposition, j’ai été bluffé par le sentiment d’authenticité qui se dégageait
du film. Des anecdotes personnelles refaisaient surface et j’ai eu l’impression
d’un cliché, pris sur le vif, d’un monde que j’ai plusieurs fois côtoyé. Pour
moi tout paraissait juste et documenté. Bien sûr on peut me répondre que c’est
un peu court pour faire de Green Room un film sur la scène underground
D.I.Y. Tout d’abord, Jeremy Saulnier étant lui-même l’ancien chanteur du groupe
de punk Don’t turn on Fred, il lui est facile d’enchaîner les anecdotes
et les moments de vérités pour flatter l’ego de spectateurs comme moi, dans une
sorte de fan service rock’n’roll. D’autre part, comme écrit précédemment, le
film dévie très vite vers l’intrigue beaucoup plus attendue du film de genre.
Ainsi, la guitariste des Ain’t rights découvrant une
scène de crime à l’intérieur du squat, les organisateurs du concert vont alors
séquestrer dans leur loge et tenter d’assassiner l’ensemble du groupe, afin
d’enterrer l’affaire. D’ailleurs, Jeremy Saulnier a lui même déclaré qu’il
voulait avant tout faire un film abordant la violence et la survie. Néanmoins,
et ce malgré les propos du réalisateur, il existe un fait irréfutable :
les musiciens de Green room ne sont pas confrontés à la violence d’une
invasion de zombies, d’une attaque extraterrestre ou d’une police fascisante.
Ils sont amenés à affronter un ennemi bien identifié : l’orga qui les a
fait jouer.
A ce titre, la partie thriller de Green room n’est
pour moi que la reprise hyperbolique de partie d’exposition. Et je pense, par
ailleurs, que Jeremy Saulnier est parvenu à réaliser un film singulier sur
l’underground D.I.Y précisément parce qu’il a voulu faire un film sur la survie
et les rapports de force. En effet, si l’on aborde le long-métrage à la lumière
des codes du film de genre, il est tout à fait dommage d’occulter les atouts
que le genre offre au cinéaste. Dans le cas précis d’un survival comme Green
room, il est important de se poser la question de prédation. Qui chasse qui
dans ce long-métrage ? Cette question est la première à ce poser dans ce
type de récit. Un professeur de collèges qui décime ses élèves, une femme qui
trucide son mari ou un patron que se nourrit de ses salariés, sont autant
d’occasions de voir notre monde sous un angle nouveau, en renforçant ou en
inversant les rapports de force que nous rencontrons dans la vie de tous les
jours. Il ne s’agit pas là d’un procédé dénonciateur. Par exemple, un film
racontant l’histoire d’une féministe massacrant des machos peut très bien
donner une suite dans laquelle les rapports de prédation s’inversent de manière
tout aussi pertinente. Il s’agit plutôt d’accepter l’ironie qu’offre l’horreur
dans les situations qu’elle propose. Pour ma part j’ai totalement accepté, le
temps d’un récit, le postulat que propose le film : des musiciens soumis
et malmené par le milieu sensé être le leur.

Ce postulat est d’ailleurs renforcé par les choix de mise en
scène de Jeremy Saulnier en terme d’action, procédant moins par un usage
décomplexé du gore, du spectaculaire et du suspense, que par un rapport
réaliste et documenté aux méthodes employés par les bourreaux néo-nazis.
Optimisation des moyens du bord, activation d’un réseau de personnes,
assimilations des méthodes de maintien de l’ordre et élaboration de
contre-mesures en conséquence, partage des savoirs-faire entre les participants
etc…Vous avez dit Do It Yourself ? Jeremy Saulnier film l’assaut donné
contre les Ain’t rights exactement comme l’on pourrait filmer
l’organisation d’un concert, sauf qu’au lieu de ramener les bières, le tofu et
la sono, les participants ramènent les pitbulls, la chevrotine et les surins.
Clou du spectacle, ce passage où les membres du groupe décident, pour optimiser
leurs chances de survie, de littéralement « splitter ». Les
échos entre le thème de la violence et celui de la musique sont nombreux dans Green
room et m’ont rappelé à chaque instant que j’étais bien en train de
regarder un film portant un regard extrêmement caustique sur une frange de la
scène rock underground. Reste alors à savoir en quoi il est pertinent de mettre
en scène une orga de concert dans un rapport de dominant à dominé avec le
groupe qu’elle fait jouer. Pour cela, je vous propose une petite mise en
situation.
Vous avez 20 ans et vous habitez St Brieuc. Vous remarquez
que dans votre quartier vous croisez plus de handicapés que vous n’en voyez à
la télévision. Vous remarquez également que si les jeunes actrices françaises
montrent souvent leur seins dans les films, les vieilles actrices non. Vous
réalisez que vous vivez dans un monde totalement plongé dans l’arrogance de sa
bonne santé, ayant totalement refoulé son rapport à la maladie, la vieillesse
et la mort. Cette manière d’ignorer certains aspects de la vie vous révolte.
Vous avez 20 ans. Vous montez un groupe. Vous rencontrez des potes dans les
mêmes délires que vous et vous fédérez votre démarche autour d’un
engagement : le gore. Pour ramener vos auditeurs à un rapport plus
complexe à leur anatomie, vous allez choisir d’opter pour un chant guttural à
l’extrême, connotant à la fois les bruits sourds d’un intestin dérangé et le
cri d’un cochon qu’on égorge. Vous allez accorder les guitares le plus bas
possible pour signifier que tout vient d’en dessous. Vous allez demander au
batteur de jouer «pas trop carré » pour qu’on sente que derrière les fûts
il y a un corps capable de se fatiguer. Vous allez faire des morceaux courts
pour rappeler, tel un maître haïkiste de l’horreur, l’éphémère de toute chose.
Vous voici alors paré de tout l’arsenal conceptuel d’un groupe de gore
death/grind que vous allez appeler « Malignent Anal Tumor » (M.A.T
quand vous serez célèbre). Vous pensez bien sûr à votre jeu de scène et vous
décidez que vous vous aspergerez de sang de porc pour jouer, afin de d’apporter
au public le gros son et la grosse odeur qu’il mérite.
Tout est prêt, il vous faut une date. Bien sûr, vous avez
déjà quelques dates locales glorieuses à votre actif, mais vous avez de
l’ambition. La République Tchèque c’est trop loin et vous acceptez la
proposition d’une salle située à St Etienne, ayant déjà organisé de nombreux
concerts. Cette salle est ce qu’on appelle un lieu « auto-géré ».
Vous connaissez le topo et vous vous attendez à débarquer dans un lieu où l’on
vous accueillera autour d’un repas constitué de cannettes de Koenigsbier tièdes
et de tranches de brie Eco+, que vous dégusterez sur des tartines de baguette
molle E.Leclerc, dans une loge tapissée de stickers « No pasaran » ou
« étoile de David = croix gammée ».
Là, surprise, une fois arrivé vous découvrez un déco encore plus
inspirée. Les murs sont couverts de consignes du type « Il est interdit
d’adopter un comportement sexiste dans ces lieux » ou « Il est
interdit d’adopter un comportement discriminant ». L’accueil glacial des
membres de l’orga vous rendra d’ailleurs difficile la tâche d’adopter un
comportement tout court. Vous passez la soirée à contempler le bol de houmous
pour seize sensé servir de catering. Puis, au moment de monter sur scène, vous
sortez de votre glacière le sang de porc acheté à votre charcutier local et
vous vous en aspergez avec vos amis. Aussitôt, les mecs de l’orga viennent vous
voir furieux, vous indiquant qu’il s’agit d’un festival antispéciste. Vous répondez
que ce n’était pas précisé. Les mecs vous répondent que le collectif qui tient
la salle est antispéciste et que tous les concerts qui s’y déroulent sont
antispécistes. Vous répondez que vous avez un site internet explicite et qu’il
est difficile d’ignorer le fait que Malignent Anal Tumor joue recouvert de sang
de cochon sur scène. Les mecs qui vous ont programmé vous répondent qu’ils ne
connaissent pas votre groupe et que c’est à vous de vous renseigner sur la
salle qui vous accueille.
Bien sûr, vous n’avez jamais demandé à avoir quelque rapport
que ce soit avec une mouvance antispéciste ou autre, mais c’est souvent comme
ça dans le Do It Yourself. Effectivement vous le faites vous-même mais on le
pense souvent à votre place. Vous constatez alors que votre présence au
programme de ce soir est aussi essentielle et étudiée que celle de Karen
Cheryll au cabaret du doigt dans le cul de Patrick Sebastien, le samedi soir
sur France 2. A ce moment là, vous vous rappelez que nous sommes dans les
années 2010. Des groupes il y en a beaucoup. Des salles beaucoup moins. Qui va
donc gagner à ce petit jeu ? Vous, vous êtes juste là pour « faire
vivre le lieu », parce que la culture c’est avant tout des lieux. Des
lieux pour se rencontrer, débattre, montrer des vidéos YouTube d’Etienne
Chouard au video-projecteur etc … Vous êtes comme un étudiant en
musicologie découvrant qu’il va finalement suivre un cursus en sociologie. Vous
et vos amis pétez un plomb et décidez de vous casser. Sur une aire d’autoroute,
vous faîtes une pause pour pisser et acheter des sandwichs en triangle. Vous
faîtes la gueule pour le plein d’essence mais tout s’illumine quand vous
croisez un autre groupe, vêtu de vestes à patch très connotés death/grind, en
train eux aussi de faire le plein. Vous taillez la bavette. Vous leur racontez
que vous avez passé une soirée de merde et que vous galérez pour trouver des
dates. Vos nouveaux amis vous disent qu’ils comprennent, qu’ils ont tous eu des
difficultés similaires dans leurs anciens groupes respectifs, mais qu’avec
cette nouvelle formation, par contre, il n’arrête pas de tourner. Vous leur
demandez ce qu’ils jouent comme style. Ils vous répondent : « du
death/grind antispéciste ».
C’est incroyable comme en racontant cette petite histoire,
constituée de quelques anecdotes plus ou moins personnelles, j’ai eu
l’impression d’enfoncer des portes ouvertes, précisément parce que dans ce
milieu toutes les portes sont grandes ouvertes. « Who
cares ? » est d’ailleurs la dernière réplique de Green room,
dont le final clôture le film sur le ton de l’hébétement et de la non
résolution morale. C’est en fait, ce que certains reprochent au film. A la fin
quelques héros survivent, quelques méchants aussi et Tad passe l’aspirateur
tranquillement chez lui, sans se douter du drame qui s’est déroulé. Who
cares ? Quelle est la leçon à tirer de tout ce bordel ? Hormis une
vision réaliste, ensuite sublimée par le grotesque de genre, qu’à à dire le
film sur la scène underground ?
Peut-être parce que dans Murder party, le premier
film de Saulnier, il y a le meilleur champ contre champ entre un homme et un
chat de toute l’Histoire du cinéma, je me suis tout de suite intéressé et
identifié à un personnage précis de la scène finale de Green room. Ce
personnage c’est un chien. Pas n’importe quel chien puisqu’il s’agit d’un chien
d’attaque conditionné pour réagir à certains ordres. Drogué par son maître pour
être plus agressif, il est expliqué dans le film que notre brave « white
dog » est condamné à mourir d’overdose au petit matin. Et c’est justement
alors que le jour se lève, que nous suivons le trajet du molosse, marchant
péniblement à travers la forêt, pour aller se coucher et mourir près du cadavre
de son maître. Le destin de cet animal a immédiatement résonné en moi. Tout de
suite je me suis rendu compte que si je devais de nouveau faire partie d’un
groupe, je continuerai volontiers d’aller jouer dans les mêmes conditions
merdiques. En fait, moi aussi je suis prêt à parcourir une longue distance pour
aller me coucher prêt du cadavre de mon maître. Pourquoi ? Parce que des
knackis froides dans ma salade de riz et quatre jetons de consos gratuites au
bar, c’est bien la seule valeur que j’ose encore honteusement donner à mon
investissement musical. Je suis comme ce chien, je sais où est ma place.
Suis-je conditionné ? Bien sûr que non. Il n’y a que le capitalisme et la
société de consommation qui conditionnent et formatent les gens. C’est
d’ailleurs pour ça qu’on a inventé le Do It Yourself.
Si je suis musicien, pour diffuser ma musique, je peux
rencontrer différents interlocuteurs. Si je suis suffisamment jeune, un élu
local peut me proposer de mettre à disposition une bonne salle, quelque soit la
qualité de la musique que je joue, parce que pour lui, tant que les jeunes
viennent au concert ils ne volent pas de mobylettes et que mon groupe de bras
cassés lui coûte moins cher qu’un service publique qui fonctionne. Je peux
aussi rencontrer un jeune activiste aux allures de claque-sandale, me proposant
de venir animer son lieu auto-géré pour combler le vide qui sépare le bar, où
le Coca Cola est remplacé par du Moudjahidine Cola, et les toilettes sèches
permettant aux participants de recycler dans la sciure de bois toute la
contre-culture qu’ils ont ingurgitée. Dans les deux cas je suis un bon chien,
s’apprêtant à servir un agenda qui n’est pas celui de ma musique. J’ai le choix
entre servir le bon marché du lien social et le pipi-caca anti-mondialiste.
Pourtant je choisirai d’instinct la deuxième proposition. Peut-être que je
pense stupidement ce que chante si bien Anthrax : « Ya
gotta go with the devil you know ».